2022: 52 livres lus (27 172 pages)
A.B GUTHRIE
2023 - Livre 34
577 pages
LA CAPTIVE AUX YEUX CLAIRS
RESUME
En 1832, Boone Caudill et ses amis trappeurs rejoignent une expédition vers le Haut-Missouri, vaste région sauvage où vivent les Indiens Blackfeet. Teal Eye, une jeune Blackfoot, fait partie du voyage. Va-t-elle pouvoir servir de “cadeau” pour les Indiens qui défendent farouchement leur territoire ? Dans les paysages immenses et mythiques de l’Ouest américain se déroulera alors une grande épopée encore plus impressionnante, plus iconoclaste, plus vaste que le chef-d’oeuvre de Howard Hawks (1952) – qui n’en a adapté qu’une partie –, un des plus grands westerns de l’histoire du cinéma.
Ce premier tome de la très célèbre série «The Big Sky» de A. B. Guthrie, texte fondateur de “l’école du Montana”, est publié ici pour la première fois en français. Le deuxième tome est intitulé La Route de l’Ouest (Actes Sud, 2014).
Ce que j'en ai pensé:
Les années 1830 et suivantes, le Haut-Missouri, les grandes étendues américaines, des pionniers, les mountains men, des chasseurs de castors, les Indiens black foot et autres tribus… Il ne m’en fallait pas plus pour savoir que j’étais totalement la cible, c’est tout ce que j’adore.
On suit ici la fuite et les aventures de Boone, 17 ans au départ, fuyant son père violent dans le Kentucky pour retrouver son oncle, trappeur dans l'Ouest en territoire indien. Boone va rencontrer des personnages qui le suivront dans ses aventures, Jim barbe rouge, son meilleur ami, Dick Summers, un trappeur expérimenté et Teal Eye, la captive aux yeux clairs.
Mais le personnage le plus marquant, le vrai héros de ce roman, c’est la nature grandiose et sauvage des territoires américains. L’immersion est totale, on s’y croit vraiment. Si je dois retenir une chose de cette lecture, c’est le sentiment d’apaisement dans cette sublime nature, et la nostalgie, déjà, d’une époque presque révolue. Une certaine mélancolie se dégage du roman lorsque les personnages réalisent que les territoires indiens tels qu’ils les connaissent sont amenés à disparaitre. Il y a de plus de plus de colons. Ils vont modifier la nature et leur impact sur les peuples amérindiens sera désastreux, comme tout le monde le sait.
Vont s’en suivre 13 ans d’aventure, de chevauchée, de découverte, de bagarre, d’amitié, de solitude, de vie parmi les Indiens.
J’ai beaucoup aimé le contexte historique, l’immersion dans les grandes étendues et les aventures des personnages. J’ai seulement un petit bémol sur le rythme du roman, assez inégal. Certains passages sont captivants, d’autres très longs.
Je n’ai pas beaucoup aimé le personnage de Boone, une brute silencieuse, sans scrupule et totalement misogyne (ok je veux bien que ce soit l’époque, mais là c’était pénible). Plus le roman avance et plus le personnage devient sombre et antipathique. Son évolution était quand même intéressante, et les autres personnages autour de lui, bien plus attachants, ont compensé mon désamour.
Une jolie découverte, je lirai le tome 2 dans les prochaines semaines.
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Très bien!
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2023
LA ROUTE VERS L'OUEST
RESUME
Dick Summers, un des héros de “La Captive aux yeux clairs”, guide un convoi de pionniers vers l’Oregon. Cette fresque intense et hyperréaliste nous fait vivre de l’intérieur l’aventure dramatique, passionnante et humaine d’hommes et de femmes qui abandonnent tout dans l’espoir de découvrir un monde meilleur. Sans bien se rendre compte des dangers qu’ils vont devoir affronter.
Ce que j'en ai pensé:
2e tome de la saga western The blue sky, mais qui pourrait très bien se lire tout seul.
(Les 2 premiers romans sont indépendants et n'ont en commun que le personnage de Dick Summers)
⭐️ Ici nous suivons un convoi de pionniers parti en famille et en chariot du Missouri jusqu'en Oregon pour 3600 km d'aventures dans la nature sauvage et hostile de l'ouest américain (nature omniprésente et centrale dans la saga).
Plus de 3000 km dans un périple empli de doutes, d'excitation, d'euphorie, de larmes, de rires, de mort, d'amour, d'amitiés et de trahisons. C'est riche, c'est dense, c'est très prenant! ⭐️
Il y aurait tant à dire sur les sujets évoqués dans ce livre. L'auteur aborde la question des interactions et organisations sociales qui s'installent dans les groupes. Avec les ambitions de chacun, leurs motivations, la questions des relations hommes/femmes, du leadership, de la solidarité nécessaire et des trahisons inévitables.
Il décrit aussi de façon très réaliste les conditions du voyage (la nourriture, hygiène, matériel, etc..)
🤠 Et enfin, le personnage de Dick Summers m'a fait totalement fondre. Ce guide charismatique, mountain men aguerri, dans son élément au milieu de nulle part et avec les indiens. Un vrai pilier indispensable, rassuré et rassurant (oui, le cliché quoi🤣)
J'ai beaucoup aimé et je conseille!
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2023
DANS UN SI BEAU PAYS
RESUME
Après "La Captive aux yeux clairs" et "La Route de l'Ouest", voici le troisième tome de la saga "The Big Sky" d'Alfred Bertram Guthrie. Quelque temps après avoir quitté brutalement ses compagnons de route sur la piste de l'Oregon ("La Route de l'Ouest"), Dick Summers retrouve la liberté solitaire des grands espaces. Que restera-t-il de ce pays de castors et de bisons, alors que l'avancée de l'homme blanc avide d'or et de sang se fait chaque jour plus pressante?
Ce que j'en ai pensé:
Un roman empreint de liberté au rythme lent, souvent apaisant, parfois brutal et plein de mélancolie.
Je l’ai refermé avec l’envie – le besoin - d’aller hiberner dans une cabane au fond des bois, loin des hommes et de la frénésie du monde (faut dire que j’avais déjà pas besoin du livre pour ça..)
« Dans un si beau pays », d’A.B Guthrie. Tout ce j’adore.
Dans ce 3e roman de la série « The big Sky », le lecteur retrouve Dick Summers, personnage emblématique des deux romans précédents. Après avoir quitté « la civilisation » de l’homme blanc, le voilà qui mène sa route dans l’ouest et suit sa propre voix avec son ami Higgins et parmi les indiens. Pendant les plusieurs décennies que dure ce roman, Summers vit en accord avec ses principes, dans le respect de la nature, celui des hommes en général, des Indiens en particulier, et le souvenir d’une époque qu’il le sait, touche à sa fin.
Dick Summers, ou le très charismatique Mountain men aguerri, dans son élément au milieu de la nature hostile. Celui qui dans le 2e tome représentait un peu le cliché de l’homme mature, sauvage et rassurant, commence à vieillir. Très lucide sur l’avenir, il s’inquiète du monde qu’il laisse à ses enfants. Il n’est déjà plus le super héros qu’il était dans le 2e roman et n’en devient que plus touchant.
Comme dans les romans précédents, j’ai aimé l’ode à la nature grandiose et sublime de cette région du monde, j’ai été révoltée par le sort que l’homme blanc a réservé aux amérindiens et j’ai ressenti une tristesse infinie devant les épreuves que ces populations ont subies (entre l’alcool, la maladie, les épidémies, les conversions religieuses, la perte de tout ce qui fait leur identité, … ).
C’est un combat perdu d’avance. Et à ce moment-là, tous le savent.
La fin, brutale, n’est que la suite logique des trois romans précédents. L’histoire d’un désastre annoncé.
